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Religions et croyances au Viet Nam

On trouve au Vietnam presque toutes les religions majeures qui ont bon nombre de fidèles et de dignitaires: le Bouddhisme, le Catholicisme, le Protestantisme, l’Islam et deux religions autochtones – Caodaïsme et Hoa Hao.

Le bouddhisme vietnamien

Boudha_Pagode Bai DinhLe bouddhisme est largement défini non pas comme une religion mais plutôt comme une philosophie orientale, fondée en Inde par Siddhârta Gautama (vers 560-483 av. J.-C.), prince de la tribu des Sakya, connu sous le nom de Bouddha “l’Illuminé”. Le but de cette philosophie est de sortir du cyc
le des réincarnations et accéder au nirvana (affranchissement éternel de la succession d’épreuves qu’est la vie terrestre).

Le bouddhisme tient davantage de l’éthique que de la religion. Il s’agit en fait de supprimer les désirs tentateurs (désir d’exister, de plaire, de posséder…), qui sont à l’origine de la souffrance universelle, pour atteindre le nirvana (vérité absolue et délivrance totale) et par là-même devenir Bouddha (“l’éveil”). On peut l’atteindre lorsque l’on a reçu l’illumination parfaite en suivant le chemin du juste : vue juste, pensée juste, langage juste, action juste, existence juste, pratique juste, volonté juste et méditation juste. Deux croyances fondamentales organisent la philosophie du bouddhisme : tous les êtres vivants se réincarnent un nombre indéfini de fois ; le déroulement de chaque vie est prévu selon les actions accomplies dans la vie précédente.

Selon le bouddhisme, tout est transitoire. Il y a un commencement, une durée et une fin. Par conséquent, il n’existe pas, pour les bouddhistes, de Dieu créateur et éternel.

Le bouddhisme aurait été introduit au Vietnam dès le début de notre ère (vers la fin du deuxième siècle) tant par la voie maritime – le bouddhisme venu du Sud ou le « Petit véhicule » – que par la voie terrestre – le bouddhisme venu du Nord ou le « Grand véhicule ».

Le bouddhisme a connu son apogée au Vietnam du 12ème au 14ème siècle, sous les dynasties des Ly et des Tran qui l’ont porté au rang de religion nationale. Bouddhisme et politique s’immisçait alors, plusieurs bronzes participant à la vie politique et plusieurs monarques étant bronzes. La pagode était devenue le centre culturel des communautés villageoises, les bronzes jouaient en même temps le rôle d’instituteur.

A partir du 15ème siècle, le bouddhisme céda sa place au confucianisme au niveau de la superstructure sociale. Il quitta la Cour mais reste ancré dans les villages, où les pagodes constituent toujours le point de repère de la vie spirituelle de la population.

Le bouddhisme a joué un rôle très important pendant les guerres de résistance, par sa conception hostile aux agressions. Il est donc de notre jour soutenu politiquement, contrairement à ce que disent souvent les observateurs mal informés qui prétendent qu’il est réprimé.

Le Confucianisme au Vietnam

Temple de litterature_ConfuciusTout comme le Bouddhisme, le Confucianisme n’est pas une religion au sens strict du mot, mais plutôt une philosophie morale, fondée par Confucius (551-479 av.JC), qui ne se préoccupe ni des origines du monde, ni des fins invraisemblables de l’homme dans l’au-delà (l’apocalypse, entre autres). Le confucianisme préconise un modèle d’homme, le ” junzi “, modèle de sagesse et de vertu individuelle, fondé sur la bienveillance et la restitude morale, l’humanisme, l’amour de son prochain (les chrétiens le soutiennent également !).

La préoccupation centrale du confucianisme est de remédier aux désordres sociaux causés par la cupidité de l’homme et par son désir de réussite sociale. La solution proposée par Confucius est de construire une société paisible et stable soumise à un souverain, à l’immage d’une famille bien hiérarchisée autour du père.

Le souverain est au sommet de toutes les hiérarchies. Il est le Fils du Ciel et le père de tous ses sujets. Le souverain doit se comporter envers ses sujets en bon père de famille : il doit les aimer, les protéger et les éduquer. En revanche, le peuple doit être soumis et reconnaissant envers le souverain.

Quelques citations
” L’ouvrier qui veut bien faire son travail doit commencer par aiguiser ses instruments “
” Il faut que le disciple de la sagesse ait le coeur grand et courageux. Le fardeau est lourd et le voyage est long “
” Dépasser les limites n’est pas un moindre défaut que de rester en deçà “

Le taoisme

QuanTHanh_TranVuLe taoïsme (Lao Giao ou Dao Giao) est né en Chine. On le doit à Lao Tseu (Laozi) ou Thai Thuong Lao Quan, surnom qui signifie, littéralement, le Vieux Sage. Ce philosophe aurait vécu au VI e siècle av.J-C.,mais son existence est mise en doute. L’Histoire veut pourtant que Confucius en personne ait aimé consulter ce gardien des archives impériales.

Il est peu problable que Lao Tseu ait tenté de faire de sa philosophie une religion. On attribue à Chang Long la responsabilité de l’avoir officiellement déclarée religion en 143 a. J-C. Plus tard, le taoïsme s’est divisé deux, le culte des Immortels et la Voie du professeur divin.

Comprendre le taoïsme n’a rien de facile. Cette philosophie préconise la contemplation et la vie simple. Son idéal set de revenir au Tao (La Voie, le pricipe de l’univers). Seule une élite, tant en Chine qu’au Vietnam, a été capable de saisir une telle philosophie, fondée sur plusieurs correspondances (Par exemple le corps humain, réplique microcosmique du macrocosme) et sur le am et le duong, équivalents vienamiens du yin et du yang. Pour cette raison, le Vietnam compte peu de pagodes proprement taoïstes, l”essentiel de ce rituel étant absorbé par le bouddhisme chinois et vietnamien. L’influence taoïste que vous remarquerez sans doute en architecture, consiste à utiliser des dragons et des démons pour décorer les toits des temples.

Selon la cosmologie taoïste, Ngoc Hoang, l’empereur de Jade, dont la demeure est dans les cieux, dirige un monde de divinités, de génies, d’esprit et de démons dans lequel les forces de la nature sont incarnées par des êtres surnaturels et de grands personnages historiques divinisés. Cet aspect du taoïsme fait partie de la vie quotidienne des Vietnamiens sous la forme de superstitions et de croyances mystiques et animistes. Nombre des pratiques de sorcellerie et de maigie, dont se nourrit aujourd’hui la religion populaire, tirent leur origine du taoïsme.

Le Caodaïsme

Temple CaodaismeLe terme Cao Dai signifie littéralement « la haute tour, ou le palais », il s’agit du lieu a partir duquel Dieu règne sur l’univers. « Cao Dai » fait référence à Dieu le Père (L’être suprême, le Créateur, l’Ultime Réalité de l’Univers). Les adhérents de Cao Dai se nomment les Caodaïstes.

Le mouvement spirituel du Cao Dai (ou Caodaïsme) a pour nom officiel Dai Dao Tam Ky Pho Do (nom officiel en Français :Troisième Amnestie de Dieu en Orient). . Dont la traduction a pour signification : Le troisième pardon universel de Dieu. (Dai Do : Grand (élevé) chemin, Tam Ky : Troisième période, Pho : l’annonce et Do : sauver). Ce sera une période d’une intense activité religieuse qui verra Dieu et l’humanité unis dans des voies, qui ne sont pas imaginables aujourd’hui. Le troisième pardon universel de Dieu établira une nouvelle Voie Royale pour le salut.

L’objectif fondamental du troisième pardon universel de Dieu, est de réaliser l’unité de toutes les religions. Tout au long de l’histoire de l’homme, Dieu le Père a révélé sa Vérité plusieurs fois. Ce Message Divin a été révélé par la bouche de nombreux grands prophètes, mais chaque fois ces messages se sont appuyés sur la fragilité humaine. Il est venu le temps où Il va parler directement avec l’humanité.

Les deux précédentes Amnisties Religieuses ont entraîné la progression du Confucianisme, du Bouddhisme, du Taoïsme, du Christianisme, de l’Islam, de l’Indouisme, du Judaïsme etc. Le Caodaïsme en tant qu’incarnation du troisième pardon universel de Dieu, vient pour unifier les traditions de ces deux époques. Il est ainsi guidé par Duc (le vénérable) Cao Dai (Dieu le Père), et les Êtres Divins.

Un des premiers messages reçu du Vénérable Cao Dai fut : Autrefois les peuples du monde manquaient de moyens de transport, donc ils ne connaissaient pas l’autre … Aujourd’hui, toutes les parties du monde ont été explorées : l’humanité se connaît mieux elle-même, et aspire à une vraie paix. Mais à cause de la multiplicité des religions, l’humanité ne vit pas toujours dans l’harmonie. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé d’unifier toutes les religions en Une Seule, afin de les ramener dans l’unité première. (1926)

Le culte des ancêtres

Autel aux ancetresLe culte des ancêtres est le trait le plus saillant de la vie spirituelle viêtnamienne. Il est pratiqué dans tout le pays et par tous les Vieêtnamiens, quelles que soient leur appartenance sociale ou leur idéologie politique.

Le but du culte des ancêtres est de perpétuer un complexe émotionnel aussi intense que possible, liant d’une façon indissoluble les vivants et les morts d’un même clan. Il a pour objet l’entretien des tombes, mais surtout le culte qui doit être rendu dans le temple familial aux tablettes des quatre générations ascendantes : trisaïeul et sa femme, bisaïeul et sa femme, aïeul et aïeule, père et mère. Au fur et à mesure, on enterre les tablettes des générations les plus vieilles sous le sol du temple.

L’autel des ancêtres peut occuper toute une pièce dans les grandes maisons ou la travée principale dans les maisons de campagne, mais en tout cas le cœur du foyer. C’est généralement une planche fixée au mur ou une table assez haute où sont déposées les photos de morts, un ou plusieurs bols pour les baguettes d’encens, deux chandeliers, parfois un petit brûle-parfums.

Dans l’esprit des viêtnamiens, il n’y a pas de séparation entre le monde des vivants et celui des morts. Ainsi, même décédé il y a des siècles, un ascendant est toujours présent sur l’autel des ancêtres, et autour ; il revient parmi les vivants aux jours de fêtes et aux anniversaires de sa mort. Il suit ses descendants dans leur vie quotidienne et peut savoir ce que font ces derniers. Il partage ainsi leurs peines et leurs joies, il soufre quand ses descendants font du mal, il est fier quand ceux-ci font du bien. C’est ainsi que les Viêtnamiens sacrifient à feux leurs ascendants à l’occasion de tous les grands événements de la famille : naissance d’un enfant, début des études d’un garçon, réussite à l’examen, fiançailles, mariage, deuil, grand voyage…On leur envoie tous le confort de la vie terrestre, en brûlant à leur intention des objets votifs en papier : vêtements, chapeau, armoire, lit, voiture, moto et même des dollars américains, en fausse monnaie bien entendu…

Pour que le culte des ancêtres puisse être dignement célébré, on réserve dans le patrimoine du clan une part dite de l’encens et du feu dont l’héritier – le père et chef de famille ou, après la mort de ce dernier, son fils aîné – a l’usufruit.

Dans la famille, le culte des parents décédés est généralement assumé par les fils, et notamment le fils aîné (Anh ca). Les filles ne sont autorisées à s’occuper de l’autel des ancêtres que si elles n’ont pas de frères. C’est ainsi que les viêtnamiens, encouragés par la loi à faire deux enfants au maximum, préfèrent avoir deux fils que deux filles, deux enfants de sexe opposé étant l’idéal. C’est aussi ainsi que beaucoup de viêtnamiens divorcent, ou se laissent tentés par l’adultère, dans cet effort de laisser après leur mort, un enfant masculin pour s’occuper de leur âme, de leurs mânes, et perpétuer leur souvenir.

Si quelqu’un meurt sans laisser de descendants, il n’aura pas d’autel pour revenir parmi les vivants et son âme sera condamnée à une errance éternelle. La plus grande malédiction pour un vietnamien est donc de mourir sans laisser d’enfants. La solution dans ce cas est d’adopter un enfant ou bien faire don de son patrimoine à des pagodes bouddhiques, à des temples communaux qui assureront en contrepartie son culte posthume (Culte des Âmes errantes).

Car ce n’est pas seulement la mort mais également le rituel qui ouvre le chemin à la vie future. Le rituel seul et non la mort peut constituer le transfert de vie ou de puissance dont le mort a besoin. Grâce au rituel, le Viêt Nam croit aux Morts, tandis que l’Occident ne croit qu’à la Mort.

 

On trouve au Vietnam presque toutes les religions majeures qui ont bon nombre de fidèles et de dignitaires: le Bouddhisme, le Catholicisme, le Protestantisme, l’Islam et deux religions autochtones – Caodaïsme et Hoa Hao.